Centre d'art Jean-Prouvé

Publié le – Mis à jour le

Ancien couvent de religieuses bénédictines puis tribunal de commerce, le Centre d'art Jean-Prouvé porte le nom du grand architecte innovateur dans la construction industrielle et l’utilisation de l’aluminium ayant œuvré à Issoire. Une exposition lui a été consacrée ici-même en 2015.

Kim En Joong, artiste de renommée inter­nationale, a choisi ce lieu de grande lumière pour accueillir les œuvres de sa donation. Issoire est la seule ville en France à réunir, dans un lieu public, un fonds aussi important de peintures et céramiques créées par cet artiste.

Le Centre d'art Jean-Prouvé est aujourd’hui dédié à l’art contemporain.

La vocation de cet espace culturel issoirien est de proposer une vision large de l'offre artistique contemporaine.

Jean-Prouvé


Né en 1901 et mort en 1984, Jean Prouvé est un ferronnier, entrepreneur militant de la construction industrialisée dans le secteur du bâtiment utilisant le matériau aluminium en pionnier. Il est aussi un architecte et un dessinateur de meubles autodidacte français. Jean est le fils du peintre art nouveau Victor Prouvé et le père de l'architecte Claude Prouvé.

En 1939, Raoul Dautry, ministre de l'armement, lance le concept d'une grande usine couvrant la production d'alliages légers de la France pour l'aéronautique. Le site d'Issoire est retenu. L'usine doit employer de nombreux ouvriers. Les architectes doivent ainsi penser à l'usine mais aussi à l'hébergement des ouvriers. L'usine est conçue par Auguste Perret et ses frères dès 1939. En 1940, la construction se poursuit sans l'architecte tout en respectant le style Perret. L'hébergement est pensé par Jean Prouvé, épaulé par Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret pour la conception du mobilier.
Prouvé élabore ainsi des pavillons de blocs modulaires démontables, avec ossature et couverture en acier et pans de mur en bois. Ces pavillons étaient dotés du confort moderne, ce qui n'était pas le cas dans la plupart des maisons issoiriennes en 1940. Il y aurait eu 19 pavillons réalisés. Il n'en reste aujourd'hui presque plus en France. Certains ont été acquis par des galeries spécialisées. En 2009, on en recensait deux à Issoire.

Expositions

Outre les œuvres de Kim En Joong, la Ville d'Issoire dispose d'un important fonds d'œuvres d'artistes majeurs dont Louis Tinayre et Jean-Baptiste Muratore.

Louis TINAYRE
Né en 1861 à Neuilly-sur-Seine, il est le troisième des six enfants de Jules et Victoire Tinayre. En 1880, arrivé à Paris, Louis Tinayre dont la vocation de peintre s'est affirmée, expose très jeune au Salon de la société des Artistes Français, successivement le portrait de sa mère et celui de Louise Michel. Il est envoyé à Madagascar en 1895, comme correspondant de l'hebdomadaire Le Monde illustré. Il exécute pendant plus de six mois de nombreux dessins et articles sur les différents aspects de l'expédition.
Dès son retour en France, il poursuit ses travaux artistiques sur le thème de ce reportage avec un ensemble spectaculaire d'huiles sur toiles d'importantes dimensions : les dioramas dont deux appartiennent désormais à la Ville d'Issoire.
À l'occasion de cette grande manifestation internationale de Paris, Louis Tinayre rencontre le Prince Albert Ier de Monaco, savant océanographe qui le sollicite dans un premier temps pour illustrer ses mémoires : La carrière d'un navigateur.
À partir de 1904, Louis Tinayre quitte son métier de journaliste pour s'engager comme peintre attaché aux campagnes scientifiques du Prince, à bord de ses navires spécialement aménagés et équipés pour les recherches océanographiques.
La Ville d'Issoire a reçu en 1939 une importante donation de ce peintre dont la famille est originaire d'Issoire : 101 tableaux et dessins ont été ainsi versés dans le fond municipal en vue de la création d'un musée dont le projet a été retardé en raison du déclenchement de la guerre, sans être repris par les municipalités qui se sont succédé à ce jour.
La collection Tinayre d'Issoire n'est qu'une petite partie d'une œuvre importante conservée dans plusieurs institutions, notamment le Musée Carnavalet, le Musée de Versailles, le Musée océanographique de Monaco, le Musée de l'armée…
Cet artiste a souhaité ainsi témoigner de son attachement à l'Auvergne d'où sont originaires ses parents. C'est une partie de cette collection qui sera exposée dans la salle qui lui sera dédiée au 1er étage du bâtiment Nicolas-Pomel.
Cet artiste a souhaité ainsi témoigner de son attachement à l'Auvergne d'où sont originaires ses parents. C'est une partie de cette collection qui sera exposée dans la salle qui lui sera dédiée au 1er étage du bâtiment Nicolas-Pomel.
Une scénographie appliquée devra mettre en valeur cet artiste majeur du XIXe siècle afin de lui rendre hommage et valoriser cette collection historique.
Vingt-huit de ces œuvres ont été restaurées et exposées à l'été 2022 dans la principauté de Monaco, lors d'une grande exposition qui s'est tenue pour commémorer le centenaire de la mort du Prince Albert Ier.
La Ville dispose aussi d'autres œuvres d'artistes qui pourront être intégrées aux salles d'expositions permanentes comme le peintre Jean-Baptiste Muratore (1915–1977) qui vécut un temps à Issoire.

Jean-Baptiste MURATORE
« Jean-Baptiste Muratore, né le 5 septembre 1915 à Menton (Alpes-Maritimes) où il fait des études primaires et au cours desquelles rien ne laissait prévoir une carrière artistique. Très attiré, cependant, depuis son enfance, par les peintures de nombreux artistes que tentait la Côte-d'Azur. Affecté au service militaire en 1936 à Issoire il s'y marie en 1939 et s'y fixe définitivement. Parti à la guerre en 1939, il fait l'Alsace, Soissons, le chemin des dames, mais revient malade.
En 1941, il fait une hémoptysie, et est hospitalisé à l'hôpital Sabourin de Clermont-Ferrand, subissant un pneumothorax. Alité de nombreux mois, il fait la connaissance en 1943 du docteur Riallant d'Issoire qui désormais le suivra et cherche à lui trouver une occupation. Après de nombreux mois de désespoir, il repense à son goût pour la peinture et décide d'essayer de dessiner. Dès lors, il s'attèle à la tâche, travaillant chaque jour davantage : crayon, plume, pastel, aquarelle et huile. Lorsque ses forces le permettent, il va peindre aux environs d'Issoire, à Sauvagnat-Sainte-Marthe où il rencontre un groupe de peintres dont Aujame et Jannot qui l'honorent de leur amitié et l'engagent à exposer. Il le fait au Salon d'Automne de Paris depuis 1957 et est remarqué par le critique d'art J.Chabanon, qui le suit au cours de toute sa carrière.
En 1941, il fait une hémoptysie, et est hospitalisé à l'hôpital Sabourin de Clermont-Ferrand, subissant un pneumothorax. Alité de nombreux mois, il fait la connaissance en 1943 du docteur Riallant d'Issoire qui désormais le suivra et cherche à lui trouver une occupation. Après de nombreux mois de désespoir, il repense à son goût pour la peinture et décide d'essayer de dessiner. Dès lors, il s'attèle à la tâche, travaillant chaque jour davantage : crayon, plume, pastel, aquarelle et huile. Lorsque ses forces le permettent, il va peindre aux environs d'Issoire, à Sauvagnat-Sainte-Marthe où il rencontre un groupe de peintres dont Aujame et Jannot qui l'honorent de leur amitié et l'engagent à exposer. Il le fait au Salon d'Automne de Paris depuis 1957 et est remarqué par le critique d'art J.Chabanon, qui le suit au cours de toute sa carrière.
Au Salon du dessin et de la peinture à l'eau au musée d'Art moderne de la ville de Paris depuis 1958 ; au Salon de la peinture française, organisé à Vichy par l'Académie du Vernet, depuis 1959, en groupe à Nevers, en 1960, et plusieurs années suivantes ; sélectionné en 1958 au prix international de Cannes ; en 1959, au prix d'Othon Friesz ; en 1961, retenu par le jury du prix de l'Ile-de-France ; expose également à la Biennale du Noir et du Blanc en 1972 ; au Salon d'Automne de Clermont depuis de nombreuses années ; il entre à la société des artistes d'Auvergne dont il devient membre de la Commission artistique. En 1973, dans le cadre du Salon d'Automne, il se voit décerner, par l'académie des arts et belles- lettres de Clermont-Ferrand, le prix Camille-Vigouroux pour une toile de Saint-Saturnin. En octobre 1974, grande manifestation sur la protection de la nature et de l'environnement. En avril 1976, « Femmes de notre temps » ; en août, et septembre 1976, exposition des « Artistes d'Auvergne » en l'ancien hôtel de la poste. Les sources d'inspiration sont toujours prises dans la nature, en particulier au Vernet-la-Varenne et dans les environs où il passe tous ses étés.
Ces dernières années, l'idée de la mort semble avoir été sa compagne. De nombreuses compositions en témoignent, mais dans toutes, un détail rappelle que partout fleurit l'espoir. Jean-Baptiste Muratore n'a que très rarement donné un titre à ses toiles. Nous savons toutefois que :
Les forêts ont été peintes au Vernet-la-Varenne, à Saint-Germain-l'Herm, au Fangonnet,
Les paysages se situent à Colamine-sous-Vodables (cimetière des Bornes-Vodables), Saint-Saturnin, Sauvagnat-Sainte-Marthe, hameaux du Vernet-la-Varenne, place du Vernet-la-Varenne, Lamontgie, Perrier, église de Mailhat, bords de l'Allier et de la Couze,
Les intérieurs : grenier au Vernet-la-Varenne et cuisine à Vodable,
Pastels : les Pradeaux, peuplier à Parentignat, pommiers en fleurs à Perrier.
Pastels : les Pradeaux, peuplier à Parentignat, pommiers en fleurs à Perrier.
Jusqu'à son dernier souffle le 1er avril 1977, Jean-Baptiste Muratore n'a cessé de peindre. Inlassablement il a transcrit à la plume, l'aquarelle ou l'huile les paysages et les villages autour d'Issoire, Sauvagnat- Sainte-Marthe, Lamontgie, Le Broc, mais aussi les bords de l'Allier qu'il affectionnait tant et les sombres forêts du Livradois, dont il sait si bien évoquer le dynamisme des hautes futaies.
Lors d'une interview journalistique, Jean-Baptiste Muratore lève timidement le voile sur sa démarche artistique : “ Pour moi, seule compte l'harmonie des tons et des formes dans leur agressivité. J'ai éliminé les passages, les dégradés entre deux couleurs violentes et la profondeur est donnée par le rapport des tons et des formes. Cette technique exige elle aussi un grand travail de recherches, il faut utiliser certaines couleurs dans des formes appropriées.”
Sa palette se rapproche parfois du fauvisme par la force de la couleur, parfois de l'abstraction, cherchant toujours à simplifier les formes et à atteindre l'essentiel, l'émotion d'un paysage qui vibre sous la lumière.

LA DONATION KIM EN JOONG

Artiste dominicain d'origine coréenne, Kim En Joong expose ses œuvres dans le monde entier. Né en 1940 en Corée du Sud d'un père calli­graphe, il rentre aux Beaux-Arts de Séoul en 1959. Rapidement, des récompenses reconnaissent son talent mais il doit faire son service militaire. Pendant cette période, il étudie le français. À son retour, il étudie l'Histoire de l'Art pour se convertir plus tard à la Métaphysique et la Théologie.
À l'âge de trente ans, il revêt pour la première fois l'habit blanc. Dans le cadre de ses études, il est envoyé à Paris à l'Institut Catholique. À partir de ce moment, de nombreuses relations vont conforter ses talents artistiques et sa participation à des expositions de renom.

Toute son œuvre, marquée par l'influence entre Orient et Occident, est une recherche de la lumière, pour en percer les mystères et la beauté. La puissance du geste et le dynamisme du mouvement contribuent à exalter les couleurs de sa palette et les différentes modalités de leur présence : intensité, confrontation, évanescence et transparence.

La donation comporte des céramiques, un triptyque et une série de vingt peintures sur toiles, qui réunies, forment une grande composition de 20 mètres de long et 4 mètres de hauteur.
Une scénographie épurée permet à chaque visiteur d'accomplir son propre parcours dans cette œuvre qui invite à la contemplation et au silence.


Toute l'année, le Centre d'art Jean-Prouvé propose des expositions temporaires, en osmose avec les œuvres de Kim en Joong, dans le cadre unique de ce lieu chargé d'histoire.
Les salles d'expositions s'ouvrent à une culture riche et vivante. Si elles accueillent régulièrement de grands noms de l'art contemporain, elles ont aussi à cœur de diffuser les œuvres de créateurs moins connus, ou d'artistes régionaux émergents.
Entrée libre et gratuite.

  • Ateliers d'arts plastiques :
    Dans le cadre de l'exposition, des ateliers d'arts plastiques sont proposés sur les thématiques ou les techniques en lien avec l'exposition. Ces ateliers sont encadrés par Isabelle BOTO, médiatrice culturelle certains mardis, de 14h à 15h30 et certains mercredis, de 17h à 18h30.
    Public : à partir de 6 ans (présence d'un adulte obligatoire)
    Lieu : Salle d'exposition - Centre d'art Jean-Prouvé
    Durée : 1h30
    Nombre de places limité : 12 personnes

    Gratuit - Réservation obligatoire au 04 73 55 33 53 (du mardi au samedi, de 14h à 18h)

  • Accueil des établissements scolaires, des centres de loisirs, des crèches :
    Isabelle BOTO, médiatrice culturelle propose aux écoles maternelles, primaires, collèges et lycées, aux centres de loisirs, aux crèches, aux groupes, des visites guidées de l'exposition ainsi que des ateliers.

    Accueil des classes :
    Les mardis, de 9h à 12h et de 14h à 17h
    jeudis et vendredis matins, de 9h à 12h
    Uniquement sur rendez-vous au 06 79 65 88 34

Informations pratiques

De janvier à décembre,
du mardi au dimanche, de 14h à 18h
Samedi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
Fermeture le 1er janvier, le 1er mai, le 25 décembre, tous les lundis et entre chaque exposition.


Direction de l’Action Culturelle
Pôle Arts & Patrimoine - Administration
19, rue du Palais
63500 ISSOIRE
04 73 89 25 57 (Administration)
04 73 55 33 53 (Accueil)

Églantine PACQUOT
Responsable du pôle Arts & Patrimoine
04 73 89 85 32
06 65 41 34 47